Voici une mise au point de 2005, histoire de dédramatiser : Mon royaume pour un cheval ! Peut-être pas, mais pour un bon gueuleton, oui !
Certaines habitudes se perdent dans les limbes de l’histoire : les lectrices savent-elles qu’en cuisinant, elles perpétuent parfois un rite celte sans le savoir ? Nombre de visiteurs s’étonnent du grand nombre de boucheries chevalines en Flandre, plus nombreuses qu’ailleurs. C’est qu’ici l’hippophagie est ancestrale. Les tribus celtes puis germaniques accordaient un statut particulier au cheval. Il est destiné au guerrier qu’il porte au combat. Si son coût le réserve à une élite, ses vertus sont magiques : il est « psychopompe » car il emmène les âmes des guerriers au paradis… Pourquoi le manger si on le vénère?
Nos ancêtres les « Gaulois »…
L’explication est religieuse. Les celtes, notamment Irlandais, faisaient un sacrifice particulier lors du sacre royal. Le roi s’unissait à une jument blanche devant le peuple (autre temps, autres mœurs !) puis celle-ci était sacrifiée, découpée en morceaux et cuite dans un chaudron. Le roi se baignait ensuite dans ce bouillon, y mangeait de la viande et en distribuait en même temps à son peuple qui « dînait » avec lui. Le sacrifice du cheval est immémorial chez les celtes ; d’ailleurs, on l’atteste en Inde (Indiens et Celtes sont de même origine indo-européenne) au temps du Roi Açoka au IIIe siècle avant notre ère. Mais quel est le lien avec nous ? Tout simplement, ce sont des moines essentiellement Irlandais ou bretons qui évangélisèrent la Gaule du Nord. Chez eux, ils avaient déjà interdit la consommation du cheval, bien trop païenne, et ne pouvaient évidemment tolérer ce qui rappelait le rituel qui consacrait l’union avec Epona, la grande déesse celtique des chevaux, pour obtenir d’elle bonheur, prospérité et la fécondité. Continuer d’en consommer devint un acte de résistance à la christianisation qui tuait lentement les anciens dieux.
Les pères des Flamands ne faisaient pas exception.
L’interdit est d’autant plus important que chez les Germaniques, dont nos ancêtres Francs – maîtres de nos terres depuis le IVe siècle– le sacrifice des chevaux a parfois remplacé celui des hommes dans les mêmes chaudrons. C’est que ces anciens nomades vénèrent aussi les chevaux. Excellents cavaliers, leurs montures marquent leur rang social et lorsque l’on enterre un chef, ses chevaux sont sacrifiés et inhumés avec lui. Ainsi, les fouilles récentes de la sépulture de Childéric, à Tournai, ont mis au jour d’une fosse emplie de plusieurs dizaines de ces animaux chargés d’accompagner le roi dans l’au-delà…
Au Moyen-âge, le cheval reste l’apanage des puissants ; tout chevalier qui se respecte doit en avoir au moins trois: un premier pour ses déplacements communs, un autre pour le transport des armes et enfin un destrier robuste et fiable pour combattre … De même pour les femmes d’importance. Seule restriction : la bienséance leur interdit de monter autre chose que des juments. Elles n’ont le droit de chevaucher qu’une haquenée (terrible haquenée juvénile quand la jument est jeune…). Le Moyen-âge est une époque pragmatique, sans sentimentalisme. Le cheval a été soigné et nourri donc lorsqu’il devient inutile, blessé ou vieux ; on ne l’enterre pas, on le consomme. Il n’y a pas de petit profit et tout s’utilise comme le cuir de cheval, réputé imputrescible.
Et les siècles passent…
Les siècles passent et la consommation perdure. Ainsi au XIXe siècle, les boucheries chevalines se multiplient. La matière ne manque pas car l’agriculture n’est pas mécanisée. Néanmoins, elle est devenue une viande de pauvres, vendue à bas prix. Pourtant il y a des possibilités insoupçonnées de la préparer : cuite ou hachée et crue, sur une tartine recouverte de smout… pardon, de saindoux…
Aujourd’hui, encore, on se fournit encore dans les échoppes équines, mais grâce à la Faculté de Médecine. Le viande de cheval est la moins grasse (mais toujours plus que le poisson le plus gras) et est recommandée dans la lutte contre l’hypercholestérolémie… Manger du cheval n’est plus une résistance à l’Eglise mais une lutte contre l’embonpoint… Les temps changent, les habitudes restent.
Nos ancêtres les « Gaulois »…
L’explication est religieuse. Les celtes, notamment Irlandais, faisaient un sacrifice particulier lors du sacre royal. Le roi s’unissait à une jument blanche devant le peuple (autre temps, autres mœurs !) puis celle-ci était sacrifiée, découpée en morceaux et cuite dans un chaudron. Le roi se baignait ensuite dans ce bouillon, y mangeait de la viande et en distribuait en même temps à son peuple qui « dînait » avec lui. Le sacrifice du cheval est immémorial chez les celtes ; d’ailleurs, on l’atteste en Inde (Indiens et Celtes sont de même origine indo-européenne) au temps du Roi Açoka au IIIe siècle avant notre ère. Mais quel est le lien avec nous ? Tout simplement, ce sont des moines essentiellement Irlandais ou bretons qui évangélisèrent la Gaule du Nord. Chez eux, ils avaient déjà interdit la consommation du cheval, bien trop païenne, et ne pouvaient évidemment tolérer ce qui rappelait le rituel qui consacrait l’union avec Epona, la grande déesse celtique des chevaux, pour obtenir d’elle bonheur, prospérité et la fécondité. Continuer d’en consommer devint un acte de résistance à la christianisation qui tuait lentement les anciens dieux.
Les pères des Flamands ne faisaient pas exception.
L’interdit est d’autant plus important que chez les Germaniques, dont nos ancêtres Francs – maîtres de nos terres depuis le IVe siècle– le sacrifice des chevaux a parfois remplacé celui des hommes dans les mêmes chaudrons. C’est que ces anciens nomades vénèrent aussi les chevaux. Excellents cavaliers, leurs montures marquent leur rang social et lorsque l’on enterre un chef, ses chevaux sont sacrifiés et inhumés avec lui. Ainsi, les fouilles récentes de la sépulture de Childéric, à Tournai, ont mis au jour d’une fosse emplie de plusieurs dizaines de ces animaux chargés d’accompagner le roi dans l’au-delà…
Au Moyen-âge, le cheval reste l’apanage des puissants ; tout chevalier qui se respecte doit en avoir au moins trois: un premier pour ses déplacements communs, un autre pour le transport des armes et enfin un destrier robuste et fiable pour combattre … De même pour les femmes d’importance. Seule restriction : la bienséance leur interdit de monter autre chose que des juments. Elles n’ont le droit de chevaucher qu’une haquenée (terrible haquenée juvénile quand la jument est jeune…). Le Moyen-âge est une époque pragmatique, sans sentimentalisme. Le cheval a été soigné et nourri donc lorsqu’il devient inutile, blessé ou vieux ; on ne l’enterre pas, on le consomme. Il n’y a pas de petit profit et tout s’utilise comme le cuir de cheval, réputé imputrescible.
Et les siècles passent…
Les siècles passent et la consommation perdure. Ainsi au XIXe siècle, les boucheries chevalines se multiplient. La matière ne manque pas car l’agriculture n’est pas mécanisée. Néanmoins, elle est devenue une viande de pauvres, vendue à bas prix. Pourtant il y a des possibilités insoupçonnées de la préparer : cuite ou hachée et crue, sur une tartine recouverte de smout… pardon, de saindoux…
Aujourd’hui, encore, on se fournit encore dans les échoppes équines, mais grâce à la Faculté de Médecine. Le viande de cheval est la moins grasse (mais toujours plus que le poisson le plus gras) et est recommandée dans la lutte contre l’hypercholestérolémie… Manger du cheval n’est plus une résistance à l’Eglise mais une lutte contre l’embonpoint… Les temps changent, les habitudes restent.
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