In Gesta episcoporum
Cameracensium, III, 40-12 ; édition MGH, SS, t. VII, pp 481-481, tradition
de M. Faverot sous le titre erroné Chronique
d’Arras et de Cambrai par Balderic, Valenciennes, 1836, pp. 343-346
Note : Les démêlés des évêques de Cambrai avec leurs
avoués remplissent tout le XIe siècle. Ils ne diffèrent d’ailleurs que par leur
intensité des conflits du même genre à propos des grandes abbayes. Les liens
vassaliques étaient bien incapables d’harmoniser ces intérêts contraires.
Les Gestes des évêques
de Cambrai, source historique de premier ordre fournissent le texte des serments
prêtés par le châtelain Gautier et ses cautions à l’évêque Gérard Ier
(1012-1051). On remarquera dans le premier pacte l’allusion aux Karlenses (terme que nous traduisons
aujourd’hui – faute de mieux – par Carolingiens) :
ce sont les habitants du royaume de France, un pays où la décomposition du pouvoir
est la plus avancée et qui apparaît pour un observateur étranger comme la terre
du désordre et du péché.
« Comme Gautier, parjure à ses promesses, retombait
sans cesse dans ses fautes accoutumées, nous avons cru devoir rapporter ici la
formule des conventions qu’il promettait toujours au seigneur évêque d’observer,
au moment de la réconciliation, afin que le lecteur pieux puisse admirer la
patience du prélat et déplorer non sans étonnement l’excessive cruauté du
tyran. Voici la teneur de ces conventions :
« Je vous garderai la fidélité promise tant que je
serai vôtre et que je tiendrai de vous des biens, sans tenir compte des usages
et coutumes des Carolingiens, je vous témoignerai l’honneur que les chevaliers
lotharingiens rendent à leurs seigneurs et évêques. Si je pèche contre vous et
que je sois sommé de vous faire satisfaction, je vous ferai, à moins que vous
me pardonniez, telle justice que les susdits chevaliers lotharingiens font à
leurs seigneurs et évêques. »
Convention qu’Odon, Robert, Anselme et Lambert jurèrent à la
requête de Gautier :
« Dorénavant, nous ne porterons atteinte ni à votre
vie, ni à vos membres, ni à l’évêché de Cambrai, ni aux terres, châteaux et
autres biens que vous possédez aujourd’hui et que vous pourrez acquérir dans la
suite par notre conseil, sans préjudice aucun pour les droits que nous avons
aujourd’hui ; nous ne nous donnerons aucun nouveau seigneur et nous ne
nous procurerons aucun nouveau chevalier dans l’intention de détruire ce pacte.
Si Gautier pèche contre vous et qu’il ne s’amende pas dans l’espace de deux
fois quarante jours, nous ne lui prêterons aucun secours contre vous et sur
votre réquisition nous vous aiderons fidèlement et loyalement. »
Tout le monde connait les nouvelles conventions que nous
avons faîtes avec Gautier, notre vassal. Nous lui avons pardonné, pour l’amour
de Dieu et par égard pour ses amis, les offenses inouïes dont il s’est depuis
longtemps rendu coupable à notre égard, à la condition qu’il nous garderait
dans la suite la fidélité que lui et ses amis nous ont alors jurée. Quoiqu’il
ait enfreint cette promesse d’une manière horrible et inouïe, nous lui
pardonnons derechef par cet acte, en considération de l’amour de Dieu et de l’intercession
du roi Robert, de l’évêque Harduin, du comte Baudoin, du comte Odon,, et en
outre d’Otton, de Robert et d’autres de ses amis qui ont fait cette convention
afin qu’il remplisse mieux ses promesses que les fois précédentes. »
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