Rien à voir avec l'Egypte, aucun lien de parenté avec Milady...par contre, avec la Flandre en général et Bailleul en particulier...
Pharaon de Winter voit le jour à Bailleul en1849. Troisième d’une fratrie de douze, la famille est modeste. En 1861, il quitte le cocon familial pour Bruges où il loge chez une tante. C’est à qu’il entame sa formation artistique pour entrer en 1869 à l’école des Beaux-Arts de Lille. En 1872, nouveau départ pour Paris et son école des beaux-arts où il œuvre dans l’atelier d’Alexandre Cabanel et fréquente Carpeaux et Pierre Puvis de Chavannes.
Sur un plan personnel, sa vie est douloureuse. Marié à son modèle Angèle Charlet en 1877, il nait un fils de cette union, mais mère et enfant décèdent en 1879. Dix ans plus tard, il convole encore en justes noces avec Marie Julie Fagoo avec qui il a deux enfants, Zéphir et Rosa
Sa carrière se fait surtout dans les Salons où ses tableaux portent sur de nombreux thèmes ; portraits, paysages, scènes d’intérieur et sujets religieux.
En 1887, il devient le directeur des cours de dessin et de peinture à l'école des beaux-arts de Lille où il assure la formation de nombreux peintres.
Très attaché à sa Flandre natale, Pharaon de Winter est un portraitiste qui inscrit dans le réalisme de la tradition flamande, son art est intime et grave, et parle aux esprits réfléchis.
L’âge venant, il est victime de troubles de la vue à partir de 1912 et subit six opérations aux yeux en pleine occupation ennemie. A ces difficultés s’ajoute s'ajoutent l'éloignement de son fils Zéphyr, retenu sous les drapeaux à la veille de sa libération du service militaire.
Attaché à Bailleul, les derniers assauts allemands d’avril 1918 rasent sa ville, détruisant la maison paternelle, sa propre demeure et son atelier
Mort à Lille le 22 juin 1924, c’est au cimetière de Bailleul qu’il est inhumé
Quant à sa prospérité, elle est assurée à Bailleul où la rue où il a grandi est baptisée de son nom à 1930. Par ailleurs, la ville de Lille a donné son nom à la ruelle qui relie la rue d'Angleterre et la rue Négrier, près de l'école des beaux-arts du temps où elle était située face à l'école de musique, place du Concert.