In Jacky MESSIAN - DUNE LIBRE, La
Révolution à Dunkerque - autoédition, Dunkerque, 1989
"Jean-Jacques Fockedey
naquit le 17 février 1758 à Dunkerque. Fils de Jean-Jacques âgé de 28 ans et de
Marie Lemaire, épousée quatre ans plus tôt. Il fait ses études au collège local
puis ses études supérieures qui aboutirent à un diplôme de la faculté des Arts
de Douai (1777).
Ses parents qui étaient aisés,
favorisèrent la préparation d'un doctorat en médecine à Montpellier, obtenu en
1781. Il demeura un an au service du grand médecin de l'époque, Barthez, puis
en 1783, il vint s'installer à Dunkerque où il se mit au service de l'hôpital
de la Charité, en plus des soins dispensés à une clientèle privée.
Homme d'une vaste culture, il
fonda en 1786 une société savante et littéraire : "l'Amitié littéraire de
Dunkerque" qui rassemblait les érudits locaux issus de tous les secteurs
d'activité de la ville : enseignement, négoce, armée, marine, administration,
etc. Pressé par les événements, Fockedey rendit à tous les auteurs en 1792 les
mémoires et les manuscrits des travaux, si bien que rien ne fut conservé de cette
société.
En septembre 1791, la plupart des
prêtres ayant quitté leur poste, Fockedey fut nommé principal du collège (des
Jésuites) sans cesser d'exercer parallèlement la médecine, et de participer à
la vie politique locale.
En 1792, délégué de Dunkerque à
l'Assemblée départementale, il est élu député du Nord à la Convention
Nationale. Il s'y distinguera lors de la séance du 29 décembre 1792 visant à
sauver le Roi de la décapitation; "le sang d'un homme qui fut roi est-il
donc si absolument nécessaire, qu'on ne doive pas calculer celui des milliers
de citoyens qu'il en coûterait pour l'avoir versé? Je voudrai vous rendre avare
du sang français!"
Fockedey, extrêmement fatigué par
ses lourdes charges, démissionnera de ses fonctions de Député quelques semaines
plus tard. Rentré à Dunkerque, il intégrera la Garde Nationale comme simple
soldat, sans jamais faillir à son devoir.
Victime de la terreur, il est
inculpé le 22 novembre 1793 et demeurera emprisonné plusieurs semaines à Arras
dans des conditions lamentables. Libéré en janvier 1794 pour raison de santé,
mais gardé à vue en résidence, il ne reprendra pas ses activités de médecin
qu'en 1795. Vivant dans la crainte perpétuelle d'un enrôlement de force, il
exercera jusqu'en 1822.
Il se retira alors chez sa fille
à Hondschoote, puis en 1828 à Bergues où il sera adjoint au maire de 1833 à
1837. Enfin, ce fut chez son petit-fils à Marcq-en-Barœul qu'il acheva sa très
longue vie, le 10 mai 1853.
Il fut enterré à Dunkerque le 13
mai 1853. La ville a donné son nom à une rue proche de l'hôtel de ville et de
l'emplacement de l'ancien collège de Dunkerque."
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